Stromae ou l’overdose du branding

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Stromae, génie musical, a posé ses valises dans la capitale des Alpes pour un concert évènement la semaine dernière. Bizarrement, j’ai reçu un coup de fil d’une journaliste du Dauphiné me demandant mon avis, comme spécialiste mode (j’adore quand on parle de moi comme ça), du look du génie belge. En effet, il vient de lancer sa propre ligne de vêtements inspirée de son look inimitable de sapeur congolais mixé au preppy new-yorkais.

Bien que j’adore ce chanteur, je trouve qu’il y existe un fort risque d’overdose. On le voit partout tout le temps. Il inonde Youtube avec son titre « Formidable », lance sa marque de vêtements, truste tous les festivals de cet été, remporte haut la main les Victoires de la musique…

En d’autres termes, notre ami stylé ressemble de plus en plus à une marque. Et demain, s’il se mettait à vendre de la lessive, ses fans se l’arracheraient : pathétique.

Stromae : un génie du marketing

Le marketing et la communication permettent de créer de la valeur. Et ce diable rouge arrive à mélanger des qualités vocales, un style unique, des performances scéniques exceptionnelles au service d’un univers incroyablement riche. Il a perpétuellement ce côté décalé qui lui permet de donner l’impression d’être subversif.

Ainsi, il joue et s’amuse des médias avec délectation. Son côté nouveau, fun et frais plaît.

Au-delà de cet aspect sympathique, il orchestre avec brio une stratégie consistant à occuper l’espace médiatique. Ce que fait également très bien le groupe Fauve dans un style un peu différent. Grâce à cette astuce marketing, il sature l’espace médiatique qui lui donne une caisse de résonance formidable. On ne voit que lui, on n’entend que lui donc forcément il a du talent.

Cependant, il semble qu’aujourd’hui il ait atteint un point de rupture.

La surexposition ou le risque de l’overdose

Il a oublié un basique fondamental, il convient de se limiter à son champ de compétence, c’est-à-dire la musique.

En multipliant ses actions en dehors de son univers musical, il tente de devenir un serial entrepreneur comme Jay-Z qui en plus du rap investit dans un club de basket (les Nets Brooklyn), devient coproducteur d’un jeu de basket NBA 2k13…

La différence fondamentale entre les deux vient du fait que notre ami rappeur est une institution aux USA alors que notre ami belge surfe sur une vague médiatique. Cette diversification me semble prématurée et il risque de se brûler les ailes. Ses nombreux(ses) fans risquent de ne plus se reconnaître dans ses nombreuses activités.

Stromae est-il un chanteur, un artiste, une marque de fringues ou juste un objet médiatique ?

Jay-Z Opens Barclays Center - Show

Pour moi, il vient de passer d’artiste à OANI : objet artistique non identifié.

Je ne serais pas surpris s’il se mettait au cinéma comme Joey Starr. L’appel des sirènes des projecteurs est trop fort.

Bien évidemment cela pourrait être une démarche artistique. Néanmoins, je suis sceptique là-dessus car notre auteur-compositeur qui a juste 29 ans n’a que deux albums à son actif. Il a tant de chose à se prouver et à nous prouver au niveau musical. Un talent se forge sur la durée comme David Bowie qui a su se renouveler et se réinventer en fonction des époques.

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Voilà, sans doute un chemin à suivre pour Stromae…

 

À propos de

Fondateur de l'agence de communication Fashandy, féru d'innovations et de FashionTech, spécialiste de branding, je propose une approche originale de la communication. Envie de dénoter et d'attirer de nouveaux clients ? Rencontrons-nous !

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