Il était une fois Chanel…

chanel-2

Pour fêter les 100 ans de la maison Chanel, Karl Largerfel a réalisé un court-métrage sur les débuts de Gabrielle Chanel (plus connue comme « Coco »). On la voit attendant désespérément ses premiers clients dans sa petite boutique à Deauville, en 1913. Keira Knightley incarne, tout en malice, notre créatrice préférée, tandis que Clotilde Hesme joue en toute simplicité son amie. Une pléthore de mannequins (Stella Tennant, Lindsey Wixon, Caroline de Maigret et Jamie Bochert) complète ce casting  plus qu’élégant. Une mention spéciale à cette dernière qui apparaît habillée tout en noir, avec des cernes à faire pâlir Marylin Manson, tel un spectre sortant des enfers tenant par leurs laisses trois chiens (le cerbère n’est pas loin). Elle fend une foule qui murmure devant son passage comme si le diable venait d’apparaître.

Qui osera la suivre ou tout simplement l’aborder?

Un hommage aux femmes

Dans ce petit film le plus intéressant vient de la reconstitution. L’image en noir et blanc, léchée, laisse transparaître une certaine nostalgie d’une époque où l’affirmation du style passait pour les femmes par l’émancipation, comme avoir les cheveux courts ou sortir en ville sans chapeau. Cela voulait dire se comporter en garçonne donc prendre le pouvoir jusque là réservé aux mâles.

Dans cette ville de province, les filles se regardent, se comparent et s’admirent. Une différence se constitue entre celles qui ont le courage d’affirmer qui elles sont à travers leurs vêtements (les avant-gardistes) et les autres qui n’osent pas, la majorité.

En arrière plan, on peut noter des décors peints sur une tenture qui rappelle les débuts du cinéma alors qu’aujourd’hui les effets-spéciaux ont pris le pas. Cela donne un aspect authentique à cette création qui célèbre également le travail artisanal.

Les costumes, quant à eux, constituent des personnages à part entière. Par exemple, Gabrielle Chanel demande à une de ses clientes où elle a acheté une superbe veste en Tweed qu’elle-même trouve sublime et celle-ci lui répond qu’elle appartient à son mari. Chaque vêtement magnifie la personnalité de chaque fille.

Une Gabrielle Chanel qui montre le chemin

En quelques minutes, on plonge dans une époque des apparences qui nous rappelle étrangement la notre. Loin d’une certaine nostalgie qui sent le sapin, Karl Lagerfeld montre que le style reste encore une manière d’évoquer qui nous sommes.

« Ma vie, c’est l’histoire – et souvent le drame – de la femme seule, ses misères, sa grandeur, le combat inégal et passionnant qu’elle doit mener contre elle-même, contre les hommes, contre les séductions, les faiblesses et les dangers qui surgissent de toutes parts » Gabrielle Chanel

L’autre aspect souligné par le film vient de la personnalité même de Coco Chanel. Elle a su prendre des risques en devenant créatrice, designer, entrepreneur et avant-gardiste. C’est pourquoi, ce modèle de femme ne cesse de nous dire que le monde reste ce que nous en faisons. Habitée par une passion, elle a su dépasser les carcans et les préjugés pour montrer sa vision du monde et l’imposer. En même temps, « imposer » ne convient pas forcément. En effet, loin de s’opposer totalement, elle rentrait en adéquation avec son époque et a su révéler aux femmes des frontières inexplorées.

Pour finir, je citerai Misia Sert, une femme délicieuse qui a été l’égérie de nombreux artistes du début du siècle. Elle a bien connu la dame aux chapeaux et « avait deviné son sérieux dans la frivolité ». Par extension, la mode souvent prise comme futile a été et reste un moyen de domination masculine. Coco Chanel a su renverser cette tendance ce que le film le montre parfaitement.

À propos de

Fondateur de l'agence de communication Fashandy, féru d'innovations et de FashionTech, spécialiste de branding, je propose une approche originale de la communication. Envie de dénoter et d'attirer de nouveaux clients ? Rencontrons-nous !

Laisser un commentaire

Votre adresse de messagerie ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *