Chanel n°5 : une exposition qui manque de senteur mais qui inspire…

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Paris un 8 mai sous la pluie cela ressemble à une chanson d’Alex Beaupain. Tous les magasins ont tiré leurs grilles et la ville paraît déserte. Je me demandais bien comment j’allais pouvoir occuper ma journée. Et, dans le métro, j’ai vu fleurir des affiches géantes du fameux flacon Chanel numéro 5. Immédiatement, tous mes sens ont été enivrés et je me suis dirigé vers le palais de Tokyo.

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Là première surprise, l’exposition est gratuite, donc je me dirige allégrement vers l’entrée. Une première scénographie d’un petit jardin en bas des escaliers rappelle la passion de Gabrielle Chanel pour les senteurs. Malheureusement, la plupart des spectateurs ne s’attardent pas et montent directement dans la salle d’exposition.
Une fois à l’intérieur, on peut prendre un audio-guide (en fait un iPhone). Évidemment, je demande à l’hôtesse si l’app existe au cas où je voudrais réécouter chez moi les commentaires et on me répond que non : dommage. Et, je n’étais qu’au début de mes déceptions. En effet, au niveau de la scénographie, les oeuvres (sculptures, carnets, lettres…) reposent sur des colonnes transparentes en plastique entre deux allées étroites. Ceci à pour conséquence, des embouteillages et collisions multiples entre visiteurs qui ne facilitent pas la lecture des oeuvres mais donnent un ballet complétement surréaliste, légèrement comique, à la Jacques Tati.
En outre, la mise en scène se veut chronologique; donc, les curieux s’agglutinent au début de l’exposition tandis que sur la fin il n’y a quasiment personne. Manifestement, notre commissaire d’exposition n’a pas suivi un cours de gestion des flux : une réelle déception.
L'espace inspiration
À l’étage, en revanche, le décor donne de l’inspiration et invite à la rêverie. Huit étagères, remplies de livres mais surtout contenant un casier renfermant une senteur différente ainsi qu’un herbier séduisent immédiatement. Il y a enfin quelque chose à découvrir. En outre, des banquettes et coussins mis à disposition incitent à se poser et à feuilleter un album. En flânant à travers les rayonnages, un livre de Paul Morand avec des illustrations de Karl Lagerfeld attire mon regard « L’allure de Chanel ».

« Toute l’articulation est dans le dos; tous les gestes partent du dos ».

Je le prends et m’installe pour le parcourir. J’y découvre une Gabrielle Chanel bourreau de travail « les gens pensent à tout, imaginent toutes les hypothèses sauf : qu’on travaille et qu’on les ignore ». Pour elle l’indépendance financière a toujours été une préoccupation essentielle, notamment vis-à-vis des hommes « on commence par désirer l’argent. Ensuite, on est pris par le goût du travail ». Ainsi, passion et travail se sont mêlés et entremêlés jusqu’à engloutir toute sa vie.
Pour finir, bien qu’elle n’ait jamais su coudre, elle nous révèle un secret afin de savoir si un vêtement  a un bonne tenue « Toute l’articulation est dans le dos; tous les gestes partent du dos ».
Ce livre perdrait en saveur s’il n’y avait pas les dessins de Karl Lagefeld. Ils retranscrivent fidèlement cette époque pleine de vitalité et de créations. Je n’ai pu m’empêcher d’essayer de reproduire les croquis avec plus ou moins de réussite (vous me direz ce que vous en pensez).
chanel n°5: dessins
Je crois que je suis resté assis à lire et à dessiner presque deux heures. Juste pour cela cette exposition mérite le déplacement…

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