Depuis quelques temps, on m’interroge de plus en plus souvent sur l’adéquation entre notre tenue et notre personnalité. On connaît tous l’expression « l’habit ne fait pas le moine ». Et il nous arrive très souvent de juger quelqu’un dès le premier coup d’oeil bien que nous sachions parfaitement qu’il convient de ne pas se fier aux apparences. Et pourtant nous ne pouvons pas y résister, c’est plus fort que nous, à croire que nous sommes préformatés pour une telle entame de réflexion ! À titre d’exemple, lorsqu’une personne entre dans un bar, en costume cravate, on l’imagine banquier ou chef d’entreprise. Dans le même ordre d’idée, un garçon habillé en couleurs sombres avec de grosses lunettes, mal rasé ne peut que travailler dans l’informatique. Ah, oui, êtes-vous sûrs de vous ?
Quelle image souhaitez-vous donner ?
Je vous rappelle une évidence, nous passons en moyenne 5 jours sur 7 sur notre lieu de travail. Donc, celui-ci conditionne forcément d’une manière ou d’une autre la façon dont nous nous habillons. Cependant, une chose essentielle est à ne pas oublier : on ne choisit pas un travail par hasard. Ainsi, si nous avons emprunté cette voie durant nos études cela est dû en grande partie à l’inclination que nous avions pour cette matière. En outre, nous espérions nous épanouir dans ce milieu professionnel. Il n’y a pas de hasard dans nos choix. On choisit un travail en fonction de qui nous sommes et non pas l’inverse (un travail ne nous choisit pas). L’habit est donc bien un reflet !
L’environnement professionnel : facteur prégnant
Une autre piste de réflexion concerne ce milieu professionnel. En effet, il existe des environnements où les codes vestimentaires appartiennent complètement à la fonction recherchée. Toujours dans le contexte de l’informatique, l’apparence n’a que peu d’importance car les relations interpersonnelles s’avèrent peu valorisées alors qu’au contraire, dans celui de la banque, la physionomie joue un rôle essentiel afin d’inciter la confiance des clients ou incarner la crédibilité. S’agissant de ce dernier aspect, je ne rentrerai pas plus dans les détails car cette notion s’installe avec le temps et manifestement la finance mondiale a oublié de préserver les capitaux des plus pauvres (fin de la parenthèse).
Au-delà de ces codes, nos manières de travailler ont également évolué. Ainsi, nous sommes passés de la multidisciplinarité à l’interdisciplinarité, selon Tim Brown, le créateur d’IDEO (agence américaine de consulting en innovation). Dans son célèbre ouvrage « Change by Design« , il explique que « dans l’équipe multidisciplinaire, chaque individu devient un avocat pour sa spécialité technique tandis que pour l’équipe interdisciplinaire, il existe une collectivisation des idées et chacun se sent responsable ». Ceci a pour conséquence, un sentiment d’appartenance plus grand et donc facilite les échanges entre les différents acteurs mais nécessite de nouvelles compétences sociales. D’ailleurs développons un peu cette idée…
L’homme premier responsable du changement
Aujourd’hui, les compétences techniques ne suffisent plus, il convient d’appréhender également autrui. C’est pourquoi, développer son savoir-être se révèle une valeur en vogue. Ainsi, être à l’aise en toutes circonstances s’apprend. L’adage général dit que ce sont les personnes qui ont confiance en elles qui sont à l’aise partout. Je pense que cela mène à une impasse car cela suppose que nous nous imposons à l’autre; que notre point de vue a plus de valeur. Pour être à l’aise partout, il vaut mieux, à mon sens, appréhender l’autre, se mettre à sa place, essayer de le comprendre : cela s’appelle de l’empathie.
« C’est donc l’homme lui-même qui doit porter la responsabilité du changement » Michel Crozier
Afin de continuer cette discussion, je vous propose d’en parler de vive voix le mardi 25 juin à 18h30 à l’espace de Coworking du 12 rue Servan à Grenoble.
Crédits photos par Nicolas Boyer
je pense que de temps en en temps elle masque notre personnalité.