Quand j’entends le mot dandy immédiatement il me vient à l’esprit l’image d’Oscar Wilde qui représente pour moi l’aboutissement ultime d’un homme au niveau vestimentaire. Et pourtant, je me trompe; en effet, je ne connais pas du tout sa manière dont il s’habille. Pourquoi donc s’impose-t-il pour moi comme la quintessence du dandysme?
Être dandy, c’est quoi ?
Être dandy se caractérise en premier lieu par une attitude. Cette personne a su par son activité professionnelle, généralement un créatif, rencontrer le succès ou la controverse. C’est un personnage haut en couleur qui ne laisse personne indifférent ; en effet, il porte sur le monde un regard cynique et provoque de manière incisive ses contemporains. Ainsi, il sait manier l’art de la conversation et arrive très vite à connaître l’intimité d’une personne (ses failles ou ses faiblesses). L’aspect vestimentaire ne vient qu’à la fin car pour ce type de personnage (pour lui, la vie ressemble à un roman) l’accoutrement caractérise son côté décalé et subversif.
Cependant, aujourd’hui, le dandysme apparaît comme une posture légèrement désuète…en effet, la provocation ou le cynisme ne semblent plus de mise dans un monde incertain où chacun pense à préserver ses acquis…
Et pourtant… être dandy s’annonce plus que nécessaire face à un système qui s’emballe où les valeurs individualistes priment sur le groupe et notamment le combat contre les inégalités… Le dandy, lui, se tient en spectateur engagé d’un modèle qui s’affole et par son ironie, son sourire malicieux, ses costumes criards nous rappelle sans cesse que nous allons droit dans le mur. Il peut être considéré comme un moralisateur malgré tout…
Le dandy…un spectateur engagé
Le dernier dandy que j’ai vu apparaître se nomme Heath Leadger, dans Batman, où il interprétait le joker…son maquillage coulait sur son visage et sa veste pourpre lui donnait un aspect clown triste tandis qu’il s’attaquait au monde de la finance…tel un bouffon du roi, il amuse les convives mais derrière son humour se cache une vérité insidieuse…
Il me paraît étonnant de constater que les dandys finissent mal en général (Wilde a terminé dans la misère et Ledger a été retrouvé mort chez lui)…peut-être que le rôle d’éclaireur de conscience a un coût : celui d’être considéré comme un paria.