Comme tous les jours, j’explore avec joie les articles du web sur la communication et là je tombe sur un post de Neil Patel.
Pour celles et ceux qui ne le connaissent pas, il peut être considéré comme le numéro un sur le webmarketing aux États-Unis. Ainsi, sur son blog, il donne des conseils pour augmenter son trafic ou optimiser son référencement. Et là aujourd’hui, il vient de publier un post « Comment j’ai dépensé 162 301,42$ en fringues ce qui m’a fait gagner 692 500$« .
Et là, j’ai bien cru que j’allais tomber de ma chaise … Je me suis dit que mon cher Neil venait de craquer… allez résistes prouve que tu existes (France Gall for ever !)
L’apparence comme solution de biz ?
En regardant de plus près le contenu de l’article, j’ai compris qu’il développait une approche sur le lifestyle marketing.En d’autres termes, notre style de vie comme facteur de différenciation pour créer de la valeur. Pour lui, porter des costumes griffés Tom Ford ou Marc Jacobs lui permet d’être remarqué (mais pas forcément remarquable). Provoquer pour séduire pourrait être son leitmotiv.
Cependant cela n’est pas suffisant car après il convient d’assurer grave. Bref, être un dandy ne s’improvise… c’est plutôt un état d’esprit. Et, je ne suis pas sûr que mon webmarketeur préféré soit aussi brillant que cela. En effet, sa démarche sent le mercantilisme poisseux.
Mon cher Neil, tu as oublié une valeur essentielle dans le business : la confiance et l’authenticité . Se montrer à son avantage certes, mais se déguiser pour en faire des caisses : là tu vas droit dans le mur.
Enfin, cet article montre une dérive de Neil que l’on retrouve dans nombre de « pages de vente » : Comment j’ai gagné XXX milliers de $ en me tournant les pouces. Si le procédé d’exposer sa réussite peut faire rêver l’apprenti entrepreneur, l’expérience démontre qu’un costume ne suffit pas à réussir : la démarche marketing ne peut se réduire à l’apparence (et donc du flan)…
Neil, si ton ramage se rapporte à ton plumage…
Pour étayer son propos, notre roi de la sape publie un nouvel article sur les voitures et l’appartement. Bref, tout cela pour montrer ou plutôt démontrer que si l’on habite dans un hôtel 5 étoiles on a plus de chance de rencontrer un trader de Wall-Street qu’au camping du coin : sans déconner !!!
Merci Neil de m’avoir ouvert les yeux…
Bizarrement, c’est un peu la même chose pour les écoles de commerce, quand on étudie à HEC, on a plus de chance de rencontrer des fils à papa qui ont de l’argent que si on fait une fac de psycho à Grenoble. Bref, la reproduction des élites encore et encore et toujours. Attention le fantôme de Bourdieu va bientôt arriver. D’ailleurs, je vous recommande chaudement le pavé de Thomas Piketty pour noël « Le Capital au XXIème siècle » qui enfonce le clou sur la répartition des richesses. Il démontre que l’injustice sociale bat son plein.
L’habitat, le moine, et le biz
Ce que j’adore avec Neil vient de son côté provoc. Il assume complétement son ambition et pour cela peut-être devrait-il s’offrir pour les fêtes « plaidoyer pour l’altruisme » de Mathieu Ricard. Étonnamment, mon moine bouddhiste préféré raconte que s’occuper des autres, à la place de son nombril, rend heureux.
Allez Neil refourgue tes fringues à Emmaus et tu trouveras enfin un sens à ta vie.
Toujours aussi percutant. N’hésite pas à venir prendre un café à l’occasion.
Quand tu veux mon cher Stéphane 😉