Pour la nouvelle année 2015, Carrefour annonçait dans un communiqué de presse le lancement d’une nouvelle campagne de pub. Une campagne tournée vers les consommateurs, les invitant à « optimismer » !
#J’optimisme c’est la fusion du verbe optimiser et du nom optimiste. Carrefour aspire à rendre ses clients plus optimistes en leur permettant d’optimiser leur temps et leur argent.
Aujourd’hui les consommateurs achètent de façon plus réfléchie, notamment grâce à l’air du digital. Ils comparent les prix, donnent leurs avis sur les lieux où ils font leurs achats, et échangent leurs bons plans sur le net.
La fidélité à une marque n’étant plus immuable il y a une confrontation des concurrents via différents outils comparatifs. Cette démarche active du consommateur fait désormais partie intégrante du processus décisionnel d’achat. C’est donc dans cette optique que Carrefour affirme tendre à devenir « l’enseigne la plus connectée à ses clients ».
CARREFOUR UNE CAMPAGNE D’IMAGE : LE CONSOMMATEUR EN AVANT
Je m’explique ! Thierry Pelissier (Dir. Marketing de la marque) affirme la volonté d’insuffler un vent de solidarité et d’optimisme tant auprès de ses clients mais aussi de ses fournisseurs et partenaires ! L’image d’une marque qui s’engage à tenter d’améliorer le quotidien des français et les aider à optimiser leur temps en mettant en place des systèmes adéquats : Drive, application mobile, parcours client optimisé…
Par ailleurs, d’après le rapport réalisé par l’institut d’études marketing Ginger pour ShopperMind (du groupe Altavia) sur la façon de consommer des français, 66% des interrogés émettent un doute sur la fiabilité des enseignes et considèrent que les acteurs commerciaux ne les écoutent pas et ne défendent pas leurs intérêts.
Carrefour les a entendus ! Pour casser l’image d’une marque de grande distribution qui serait (trop) distante vis-à-vis de ses clients, plusieurs actions ont été mises en place :
- Des micros-trottoirs : avant le lancement de la campagne, pendant plusieurs semaines Carrefour est allé à la rencontre des français pour recueillir leur témoignages sur leurs attentes et envies de consommateurs.
- Une tournée de bus #joptimisme : circulant dans toute la France à la rencontre « des clients, partenaires et collaborateurs de l’enseigne pour recueillir d’autres idées et témoignages. »
- Une plateforme digitale participative : les consommateurs peuvent faire part de leurs difficultés, mais surtout les moyens d’y faire face, en mettant en commun leurs « énergie et astuces pour améliorer leur qualité de vie ». Cette plateforme traduit une volonté de Carrefour de rapprocher et de mettre en avant la solidarité.
D’autres axes de communication ont également été mis en place pour (re)conquérir les français tels que des partenariats avec des marques propres, un soutien de l’économie locale. Ici encore des préoccupations exprimées par les français qui estiment à 89% le « made in France » comme étant prioritaire.
UNE CAMPAGNE AUX CHOIX ESTHÉTIQUES DOUTEUX…
La publicité c’est quoi, ça sert à quoi ?! A FAIRE RÊVER pardi !
Choisir la dernière chanson à la mode (prenant de ce fait le risque de dégouter à jamais ceux qui l’aimait bien : MOI notamment !), je le conçois. Mais choisir une chanson dont les paroles véhiculent un message à l’opposé de l’optimisme ce n’est quand même pas très recherché… Pour ceux qui ne connaissent pas, il s’agit d’une chanson de Lilly Wood and The Prick, je vous laisse vous faire une idée, elle termine sur ces paroles : « Oh when there’s just be silence, and when life will be over, don’t think you will forgive you » (Oh quand il n’y aura plus que le silence, et que la vie sera finie, ne pense pas que tu pourras te le pardonner) !
En terme d’affiche, ce n’est pas mieux, mais tout ceci est évidemment subjectif. Porter un poulet sur la tête et manger, les yeux fermés, un bol de céréales avec mon chéri sur un balcon, ça me fait moyennement rêver…
En ce qui concerne le slogan, je ne suis pas de ceux et celles qui dénoncent le néologisme qualifié de « barbare », à mon sens la langue française est vivante, et nous sommes tous les jours des milliers à utiliser des mots tels que « twitter » ou « vapoter » alors pourquoi pas « optimismer ». Mon seul petit bémol serait le manque d’imagination de la marque : je positive ou j’optimisme, je ne trouve pas de grande différence, à la limite le premier est plus facile à prononcer !
En bref, on retrouve dans l’analyse de cette campagne publicitaire le discours habituel de Carrefour : Nous sommes là pour votre famille et nous promettons la qualité optimale aux meilleurs prix… Blablabla !
Décidément, cela ressemble vraiment à un yaourt périmé.
Après tout, leur but n’est-il pas de vendre leurs produits et d’empocher un maximum de sous ?